Travailler le "vieux bois" signifie mettre en oeuvre des éléments qui ont déjà été taillés par le passé et qui sont désormais démontés. La taille est légèrement plus complexe que pour un bois usiné actuel : bords arrondis, cintre naturelle, présence de clous, recherche de parasites, diagnostique de la structure (qui ne peut parfois se faire qu'après le premier coups de tronçonneuse !).
Bords arrondis :
Avec le temps, les beaux angles droits des scieurs peuvent tombés créant ainsi un "chanfrein" naturel. C'est un processus normal qui donne un certain cachet au vieux bois. Sur des pièces vraiment anciennes, la rotondité du bois marque l'ancien arbre duquel on peut distinguer le coeur. Les anciens prenaient l'arbre tel quel et applanissait les parties utiles pour créer des faces. Cette opération se faisait à la hache à l'aide d'une doloire et ou d'une destra et se nomme l'équarrissage. Sur les bois taillés ainsi, on peut distinguer les coups de haches laissés par nos anciens. Les chevrons pouvaient se faire à l'herminette.
Courbe ou cintre naturel :
Les anciens travaillant avec ce qu'ils avaient sous la main, il n'est pas rare de voir des bois tout sauf droits. Ce type d'élément apporte un côté "organique" à l'édifice mais rend plus difficile le traçage.
Présence de clou, entre autre :
Venant d'ancienne construction, il n'est pas rare de trouver un nombre plus ou moins conséquent d'assembleurs métalliques plantés dans le bois. De la pointe qui servait à pendre les oignons, au support d'étagère en passant par la crosse de charpente à tête carré, les tronçonneuses redoutent l'attaque de ce type de bois. Il faut donc compter un temps de recherche et d'extraction de ces "parasites" métaliques... Et quelques chaînes de réserves...
Diagnostique :
Il s'agit ici de repérér et d'estimer les dégats structurels qu'a pu subir le vieux bois. Les causes sont essentiellement de deux ordres :
L'humidité : En tant que telles, l'eau n'est pas préjudiciable en soit, vous avez sans doute déjà vu des scieurs arroser le bois en permancence en été pour éviter la formation de champignons. Ce qu'il l'est plus se sont les cycles de séchages/mouillages du bois. En effet, en s'évaporant, l'eau emporte avec elle de la matière carbonée qui constitue la structure même du bois, le rendant friable. Il est facile de constater ce genre de phénomène en se balladant en foret.
Les parasites : Il y a d'abord les termites, mais on ne les trouve pas dans les Savoie.
http://www.termites-info.com/images/carte_termites_big.jpg
Reste les "vrillettes", nomination vernaculaire donnée à une famille de coléoptères xylophages (les capricornes). Ce sont les larves qui vivent dans le bois, creusant un réseaux de galerie dans le bois. Souvent peu profondes, il convient de rester vigilant et de brosser méticuleusement le bois avant de décider s'il faut le mettre en oeuvre ou non.